Changement de décor…

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Sous les coups de tonnerre, un orage éclata dans la ville, déversant des trombes d’eau

Ne laissant plus personne dans les rues ou sur les places, tout le monde chercha à s’abriter

En un temps record tant la violence de l’évènement avait surpris chacun.

Au milieu de ces humains affolés, je contemplais ce changement de décor, tel au théâtre

Entre deux scènes, tout à coup, subitement et d’une efficacité redoutable.

Je me sentis si léger lorsque sur mon vélo, je confrontais mon corps aux éléments,

À la nature, dans son effroyable rudesse, mais, oh combien jouissive.

Ma tête la première devait tenir bien droite pour rester un homme digne.

Une fois dans ma mansarde, j’engloutis paisiblement, comme à mon habitude,

Ces tartines beurrées de harengs, accompagnées de thé évidemment.

Je branche la radio, mon esprit peut enfin se donner au plaisir d’être seul au monde,

De jouir de cette solitude. Seulement tous les bonheurs me lassent au bout d’un moment

Et pour éviter de sentir quelques anxiétés, je sors, je vais faire un petit tour.

Une fois ça dit et après avoir lu mon journal, je me regarde dans la glace,

Et si écrire c’est se regarder en face, moi j’y vois un individu prêt à aller faire la sieste…

Je n’arrive pas à dormir, une pensée me turlupine : depuis la nuit des temps,

Les pères pour se débarrasser de leur progéniture les envoyent faire la guerre,

Et s’il n’y en a pas, ils en créent en accord avec leurs ennemis, ainsi, ils peuvent régner

En seigneurs et maîtres partout de la maison au travail… Mais pour d’incompréhensibles

Raisons, les guerres se firent rares, du moins dans certaines contrées, et pour les remplacer,

Il fallut trouver quelque chose rapidement et de radicalement plus efficace dans le temps.

D’abord, on obligea les jeunes à aller à l’école jusqu’à 14 ans, puis cela ne suffisant pas

Pour retarder leur arrivée dans la cour des grands et le marché du travail surtout,

On inventa des tas d’écoles et d’universités, promettant à tous, un meilleur avenir,

Un avenir paradisiaque à condition qu’ils y restent le plus longtemps possible…

Ainsi, les parents « adultes » eurent la paix pendant des décennies,

Mais un jour, ces jeunes prirent conscience de la supercherie …

J’aimais les terrains vagues méconnus des faubourgs, ils me donnaient l’impression

D’aventures dignes des voyages les plus insolites. Tout m’apparaissait nouveau,

Tout me mettait dans un état proche de ce qu’on appelle la transe, tantôt agréable

Tantôt désespéré. Au retour de mon escapade, je croisais une jeune fille étrange,

Alors je la suivis. Sans que cela ne me surprenne, c’est dans une forêt qu’elle m’entraina.

Tout était calme, doux et paisible en ce lieu où nous étions tous deux sans nous connaître.

Patchwork (cliquez ici)

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