La 9ème de Beethoven…

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Alors vient le moment où inexorablement au-dessus de vous

Ou de l’autre côté de la cloison, les uns et les autres se laissent aller à vivre leur vie,

Ne pensant ni à vous qui vivez seul, ni à quiconque d’autre, et les bruits résonnent

Dans la pièce comme dans une salle de concert où l’on donne la 9ème de Beethoven.

… Les uns se déchaussent, les autres font tomber n’importe quoi sur le sol,

Ces personnes en pleine santé physique vont et viennent sans relâche, ajoutez-y

De vagues paroles, des rires, des cris de soulagement, des robinets de salle de bains

Qui s’ouvrent, des clapotis dans l’eau, un verre que l’on pose sur une table et j’en passe…

Si tout cela est l’ordinaire de la vie de n’importe quel humain, le plus agaçant

Sont les bruits non identifiables, inquiétants puisque venant d’on ne sait où

Et dont la durée angoisse, terrifie en plein milieu de la nuit

J’entends cette réplique géniale : le vin, pour qu’il soit bon, faut pas le trafiquer !

Le visiteur est vétérinaire à Florac, il vient pour éliminer un parasite rodant dans le secteur.

On continue à parler de vin bien que les verres soient vides, car le vieux n’en boit

Qu’en mangeant, jamais entre les repas, le vétérinaire a des airs de maître d’école,

Gentil, poli, pédagogue, il prend le temps pour expliquer.

Il est surpris que toutes ces vaches n’aient pas de taureau, alors on se demande

Si l’on n’a pas envie d’avoir un taureau dans son étable ? Il y a l’insémination,

Mais peut-on choisir le mâle donneur ?

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Devant mon irrésolution, ces dames…

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Pour le pauvre hère que je suis, le dilemme fut grand lorsqu’il m’a fallut,

Devant l’hôtesse de l’hôtel décider du choix de ma chambre ou plutôt de l’endroit

Où elle donnerait. Si pour des gens normaux cette tache est une simple formalité

Comme aller boire un café ou mettre un pas devant l’autre pour marcher,

Il en est tout autrement pour un artiste comme moi transportant avec lui,

Tous les stigmates des problèmes humains. Pour faire ce choix,

Je me mis à transpirer de la tête aux pieds, toutes mes souffrances

Se réveillèrent sur le champ, j’étais dans l’incapacité de prendre cette décision.

Heureusement, devant mon irrésolution, ces dames de l’accueil me donnèrent

La chambre la plus calme, peut-être avaient-elles compris l’état de mon mental.

J’aurai dû me satisfaire parfaitement de ce choix, seulement

Comme toute personne compliquée jamais heureuse de ce qui leur est donné,

J’eus craint de souffrir encore plus dans une chambre au silence mortel,

Cela pourrait être propice à une concentration de l’attention sur ma personne,

Et donc entrainer des moments d’angoisse insupportables.

En un éclair me sont revenus ces souvenirs anciens, de chambres semblables,

Où je passais les heures les plus agitées de ma vie. Toutes, ont des décors semblables,

Impersonnels, où que l’on se trouve les meubles sont toujours les mêmes,
L’atmosphère porte à la tristesse, sans parler des cloisons trop légères, vous séparant

D’autres gens comme vous, essayant de vivre ce qu’ils peuvent le mieux possible.

Parfois, pour vous enfoncer encore plus dans votre médiocrité,

Une porte de communication se trouve là, pour vous punir de vivre seul, sans une famille.

Et puis, le plafond, haut lieu de bruits divers, laisse à votre imagination débordante

Le soin de créer tous les scénarios possibles, selon ce qui vous tombe de là haut.

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Dis-moi oui !

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Devenais-je bizarre tout à coup et pourquoi

Cette idée ridicule me traversa l’esprit, à ce moment-là, devant la dame de la réception,

Pas plus méchante que n’importe quelle personne croisée ici depuis mon arrivée ?

Tu veux pas de mon chèque, tu vas le regretter tu verras… OK, je le range !

Allons, allons, dis-moi oui !

Pas à ce prix, lui rétorque l’autre. Il s’en va, prend la voiture, alors oui ou non ?

Je veux cent francs de plus, je veux pas. Tu t’entêtes, tu vas le regretter…

Plan suivant, on voit l’acheteur mettre la bête dans sa camionnette,

On a sorti le Ricard pour fêter cette mauvaise transaction,

L’acheteur a le sourire, le paysan finit par se marrer.

Retour chez la vieille, elle discute avec le couple devant prendre la succession,

Ses yeux larmoient, la jeune dame porte un jeune enfant dans ses bras et son homme

Un tee-short Volvic sur le poitrail. J’apprends qu’ils sont là depuis neuf ans déjà.

Je, n’est pas un autre, n’est pas divisé, disloqué en morceaux,

Je, est un tout, et dans le cas me concernant aujourd’hui,

Ma sciatique fait partie de cet ensemble et j’en suis irrémédiablement responsable,

Comme je l’étais tout à l’heure pour la pluie tombée à peine arrivé à l’hôtel,

Ce qui me valut une discussion pas trop désagréable avec cette personne de la réception.

Elle me fit remplir le formulaire d’inscription, je pus même choisir l’étage

Ainsi que la vue que j’aurai de ma chambre. Pour un autre, cette transaction eut été banale,

Mais pour moi, elle m’a demandé un tel effort, une telle concentration…

Mais nous devons rester en contact avec ces gens à qui l’on doit parler pour organiser sa vie.

Vient ensuite une étable avec trois piliers à droite, et trois à gauche,

Un homme enjambe une rampe, s’approche d’une vache avachie à même le sol,

Alors que ses consoeurs sont toutes debout sur leurs quatre pattes.

Il la bouscule, lui donne des coups de pieds, mais elle ne réagit pas.

Elle est peut-être morte ? Non, au bout d’un moment elle se relève,

Lui, c’est le jeune homme Volvic portant son costume de travail, bleu de la tête aux pieds.

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Intellectuel par nature …

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Au paradis de cette cure qui risque d’être peu mouvementé à l’évidence,

Se mettre à l’abri de tout souci d’abord, et ne pas tomber dans l’ennui.

Je devrais me soumettre aux rites horaires des repas de l’hôtel, des soins

Et puis aux rythmes de tous ces gens bien habillés, standardisés comme il faut,

Se fondre dans le moule d’une vie terne. Toutefois, intellectuel par nature de la tête aux pieds,

De cette inhabituelle situation, j’essayerai de tirer profit de tout.
Mon quotidien est à mille lieues de ce petit monde mesquin, moche, ridicule,

Mon existence est basée sur la tranquillité avant tout et si j’en manque,

Je me replie à la campagne, seul, car l’autre étant l’enfer comme Sartre l’a dévoilé

Un jour de grande déprime. Là, je suis dans le réel, il n’est pas question d’y échapper

Par je ne sais quel subterfuge. Pour affronter ces obstacles et pour ne pas perdre pied,

J’avais une motivation, je me voyais à l’issu de ma cure remonter d’un pas alerte la rue

Que j’avais emprunté à mon arrivée. Mon enthousiasme, je le trouvais

Dans ces promesses de guérison, lues et relues dans tous les catalogues

Et les journaux du coin, cela me donnait un dynamisme de jeune homme.

Alors, dans cet état d’esprit, je pris mon courage à deux mains, pour atteindre

Ce trottoir bordé d’arbres, menant au centre-ville. De retour à l’hôtel, il pleuvait

Et je me suis demandé si ce n’était pas moi qui avait provoqué cette pluie…

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Chapitre 55

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Tous les matins, je prenais l’avenue allant de l’hôtel à la gare,

Et au milieu de ma promenade, afin de ne pas dépenser d’un seul coup

Tout mon capital de force de la journée, j’allais boire une tasse de thé

À la terrasse du jardin d’un autre hôtel plus moderne, plus luxueux que le mien,

J’y lisais paisiblement le journal du jour, regardais les pigeons manger ce qu’ils trouvaient

Quelques miettes des repas d’hommes d’affaires friqués fréquentant ce lieu pas fait

Pour les curistes de ma catégorie sociale. À mon retour, au sommet de cette petite avenue

Se trouve la station thermale. J’aime entrer dans le hall un instant, en dehors de mes séances.

Midi sonne, il est temps de retrouver l’hôtel, car je fais partie du premier service,

J’ai faim, mon petit-déjeuner étant des plus matinaux…

J’ai donc trois semaines à vivre en ce lieu dont le style de vie est monotone, répétitif,

Mais j’y consens pour mes bains et mon bien-être personnel.

Le prix de l’un ne convient pas à l’autre, on a resservi le café, les tasses

Sont à nouveau pleines, mais on continue à jouer sur les limites, on fignole

Ses semblants d’indifférence, on avance les pions, l’excitation du jeu vaut son pesant d’or,

C’est pourquoi depuis la nuit des temps les hommes s’adonnent avec tant de plaisir

À la confrontation, à la guerre, dont le seul but est toujours de « baiser l’autre ».

Aujourd’hui, rien n’a été possible, on se sépare amicalement, mais on a posé des jalons

De la prochaine fois. Nous voilà maintenant transportés chez les Desfond

Avec deux vaches dans l’étable ne donnant pas l’impression d’être d’une grande propreté.

Le paysan reçoit un gars qui veut acheter je ne sais quoi ; sur la table une bouteille de vin,

Deux verres, l’acheteur rédige un chèque, le signe, il est au prix qu’il veut payer l’animal

Alors que le vendeur n’arrête pas de dire non…

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Théophile Gautier…

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– Émaux et camées, de Théophile Gautier

– Les Trophées, de José Maria de Heredia

– Les méditations poétiques, d’Alphonse de Lamartine

– Les Regrets, de Joachim du Bellay

– Lettres à un jeune poète, de Rainer Maria Rilke

– La France de profil, de Claude Roy

– La Diane française, d’Aragon

– Le spleen de Paris, Les Fleurs du mal, Les petits poèmes en prose, de Baudelaire

– L’accent grave et l’accent aigu, de Jean Tardieu

– Midi 20 (album CD), de Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade

– Fables, de La Fontaine

– Quatre poèmes d’amour à Hélène, de René-Guy Cadou

– Gaspard de la nuit, de Aloysius Bertrand

– Les Chants de Maldoror, d’Isidore Ducasse

– Les Illuminations, de Paul Verlaine

– Manifeste du symbolisme, de Jean Moréas

– Le Roman inachevé, d’Elsa Triolet

– L’Union libre, Clair de terre, d’André Breton

– L’Inachevable, La Beauté des le premier jour, Le Siècle ou la parole a été victime,

Raturer outre, d’Yves Bonnefoy

– et les auteurs suivants : Saint John Perse, Eugène Guillevic, Marc Smith, Max Jacob, Pierre Reverdy, Hélène Laurent, Louis-René des Forêts, André du Bouchet, Henri Cartier-Bresson, Montaigne, Malherbe, Pascal, Stendhal, Lautréamont, Voltaire, Philippe Sollers.

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Pour obtenir le Bac…

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Ceci est valable pour tout artiste, mais quel poète joue ce rôle maintenant, je veux des noms !

Je remplacerai volontiers le mot poète par celui d’artiste. « Enfin le poète est celui qui,

Par les mots, essaie d’entrevoir le monde autrement, celui qui guide ses lecteurs

Vers des idées ou un engagement. La poésie a alors une fonction politique »

« La poésie est une insurrection » … Ah bon ? Nous en sommes loin, diable !

Références données dans la revue le Monde pour obtenir le Bac « poésie ».

– Les Métamorphoses, d’Ovide

– Le Bestiaire ou cortège d’Orphée, Calligrammes, d’Apollinaire

– Orphée, Le testament d’Orphée, de Jean Cocteau

– Orfeu Negro, de Marcel Camus

– La Nouvelle Eurydice, de Marguerite Yourcenar

– Eurydice, de Jean Anouilh

– Sonnets pour Hélène, de Ronsard

– L’Habitude, Capitale de la douleur, Poésie et vérité,

Sept poèmes d’amour en guerre, L’Amour de la poésie, de Paul Éluard

– Ultima verba, les Châtiments, Les Contemplations, Les Djinns,

Les Orientales, de Victor Hugo

– J’avoue que j’ai vécu, de Pablo Neruda

– Une saison en enfer, Les Illuminations, d’Arthur Rimbaud

– L’Après-midi d’un Faune, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, Poésies, de Mallarmé

– Contes cruels, de Villiers de L’Isle-Adam

– Les Complaintes, de Jules Laforgue

– Tête d’or, de Paul Claudel

– Cœur double, de Marcel Schwob

– Pélléas et Mélisande, de Maurice Maeterlinck

– Les Tragiques, d’Agrippa d’Aubigné

– De l’angélus de l’aube à l’angélus du soi, de Francis Jammes

– Le parti-pris des choses, Les Hirondelles, La Rage de l’expression, de Francis Ponge

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Chaises roulantes…

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Cahin-caha, j’allais de l’avant, poussé par le spectacle quelque peu dégradant

De ces voisins curistes. J’avais appris jadis certaines techniques pour me trouver

En empathie avec mes semblables, je les utilisais maintenant auprès des chaises roulantes

Trimbalant des malades beaucoup plus graves que moi.

Plan suivant, on voit ces deux hommes sirotant leur café. Tout à coup,

Derrière le visage bon enfant du maître de maison, dans le fond, telle une chatte,

Sa femme sort son petit minois pour voir si la caméra filme toujours…

Pendant qu’ils discutent entre eux, elle, de temps en temps, met son grain de sel

Confortant la parole de son mari pour aider la négociation.

Un paysan maîtrise toujours son petit monde, il ne se laisse pas faire comme ça,

Ou alors, il faudra y mettre des formes… Long silence à l’annonce du prix

Que l’acheteur est prêt à payer, le théâtre de la vie a ses règles, on s’y conforme ou on meurt.

À ce prix-là, la vache, on la garde, on verra à la mettre en vente l’année prochaine

Pour la remplacer, mais l’autre tenace, l’embobine, parle d’échanges,

Je te donne ça, et toi tu me donnes ça et on est quitte…

« L’artiste est un homme inutile, mais nécessaire, son œuvre parle au cœur et aux sens…

Le poète prend en charge l’histoire d’un peuple« . Ah ! J’aimerai bien que cela soit !

Mais aujourd’hui, peut-on encore parler de poésie ? Illich continue :

« Il cherche par son lyrisme à exprimer les sentiments et émotions qui l’étreignent » –

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Intérêt et l’affect…

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À se demander si dans l’amitié il n’y aurait pas quelque chose de semblable

Où se confondraient et l’intérêt et l’affect…

Si je me suis décidé à venir ici faire une cure, ce n’est pas par caprice

Ou volonté de prendre des vacances aux frais de la sécu, non,

J’avais une bonne raison, je souffrais trop de rhumatisme pour ne pas essayer

Ce qu’il y a de meilleur dans le domaine des soins en la matière,

D’après les informations glanées dans les revues médicales dont ma bibliothèque regorge.

Comme je vous l’ai déjà dit, je n’étais pas le plus à plaindre dans ce concentré

D’humains souffrants. Je ressentais de leur part une certaine jalousie à mon endroit,

Car en effet, je boitais beaucoup moins qu’eux et ma mine resplendissait le bonheur de vivre.

Mais peut-être tout cela n’était que supputations pour me voiler la face,

Ne pas voir la réalité de mes handicaps réels par rapport à la moyenne de l’humanité

Et non pas à celle d’ici, ne faisant pas référence dans les statistiques officielles nationales.

J’ai un tempérament optimiste, seulement lorsque les choses se dégradent,

Il est inutile de s’installer dans ce mensonge permettant, il est vrai, de survivre

Dans ce monde de fous. Je dois regarder ma situation dans ce qu’elle a de réel,

Sans chercher à la fuir par mille subterfuges. Durant les premiers temps,

Je jouissais de mon bien-être en cette ville, choyé comme un coq en patte

Dans ce Grand Hôtel me faisant penser, pour me réconforter, à celui de Cabourg

Où notre Marcel national a imprimé dans nos mémoires et le luxe et la luxure

Qu’ici, je vous rassure, je ne risque pas de trouver sous la botte ni d’un cheval

Ni sous le pied déformé d’une de ces personnes croisées dans l’ascenseur

Aux moments des repas. Toujours est-il, gardant le cap, je m’autosuggestionnais

Un bonheur permanent, tel Moustaki sur son île Saint Louis.

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La vie ordinaire de Jeanne Dilman…

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Je ne sais comment analyser mes sentiments réels, je me rends bien compte

De mon ambivalence, de ces ombres contradictoires jouant dans mon âme,

Et puis cette baleine, comment avait-elle pu en arriver là ?

Ces premiers instants passés ici furent bons et j’optimisais presque tout

Et d’ailleurs vous le sentez bien en lisant ces premières lignes,

J’éprouvais une certaine euphorie en ce milieu et à ce moment-là de mon existence.

Mais comme je vous l’ai dit plus haut, l’âme n’est pas facile à maîtriser,

Elle peut en permanence vous perturber, vous faire douter de tout, et même du meilleur.

On change la caméra de place, une lumière forte et crue vient de la fenêtre,

Elle éclaire ce fauteuil bleu en skaï, récupéré dans une décharge, comme tout ce qu’il y a ici,

La machine à laver, la cuisinière, l’armoire, la table, les chaises.

Les murs n’ont pas été peints depuis un demi-siècle, c’est sale partout,

Mais de grâce, ne jetons pas la pierre sur ce pauvre homme, on s’habitue à tout…

Une fois le bol vidé, avec une cuillère à soupe il en racle le fond, ça me rappelle

La vie ordinaire de Jeanne Dilman (Delphine Syrig) de Chantal Akerman,

Vie faite de répétitions quotidiennes, parfois insupportables, au point d’avoir peur

De perdre la tête devant tant d’absurdité. Il sort. Dehors le crachin

Donne l’atmosphère voulue par le metteur en scène Depardon, un chien entre dans le champ,

Il vient de sortir de sa lucarne. Attendait-il la venue de son maître comme tous les matins

À la même heure ? Probablement, tout homme a ses habitudes,

Il n’y a donc aucune raison que ce chien n’en eût pas.

J’étais le plus jeune des curistes, me tenant le plus droit, le plus robuste.

J’excluais tous ceux pouvant concurrencer mon égo, les gens ordinaires de la ville,

Les touristes de passage… Néanmoins, les jours suivant mon arrivée,

Je vis certaines personnes souffrant de sciatique ou de la goutte comme moi

Et pouvant marcher sans boiter franchement. Cela refroidit mon enthousiasme originel,

Et avec ma canne, je me sentis banalement rejoindre le lot commun des gens d’ici.

C’est la fin du plan. Entrée d’un représentant de commerce. La femme de notre paysan est là,

Assise à ne rien faire, l’air hagard, alors, le mari pour la sortir de sa torpeur,

Jouant son rôle de mâle, lui demande de préparer le café, juste avant d’aborder les affaires.

De la négociation, le paysan connait la musique, la tête haute, prépare son interlocuteur

À lui acheter ses bêtes au meilleur prix. Il les lui montre, lui donne ses prix,

Seulement l’autre n’a pas l’air de vouloir baisser l’échine. Alors s’établit

Entre nos deux hommes malins une relation forte, mais curieusement très proche de l’amitié.

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