Alors vient le moment où inexorablement au-dessus de vous
Ou de l’autre côté de la cloison, les uns et les autres se laissent aller à vivre leur vie,
Ne pensant ni à vous qui vivez seul, ni à quiconque d’autre, et les bruits résonnent
Dans la pièce comme dans une salle de concert où l’on donne la 9ème de Beethoven.
… Les uns se déchaussent, les autres font tomber n’importe quoi sur le sol,
Ces personnes en pleine santé physique vont et viennent sans relâche, ajoutez-y
De vagues paroles, des rires, des cris de soulagement, des robinets de salle de bains
Qui s’ouvrent, des clapotis dans l’eau, un verre que l’on pose sur une table et j’en passe…
Si tout cela est l’ordinaire de la vie de n’importe quel humain, le plus agaçant
Sont les bruits non identifiables, inquiétants puisque venant d’on ne sait où
Et dont la durée angoisse, terrifie en plein milieu de la nuit
J’entends cette réplique géniale : le vin, pour qu’il soit bon, faut pas le trafiquer !
Le visiteur est vétérinaire à Florac, il vient pour éliminer un parasite rodant dans le secteur.
On continue à parler de vin bien que les verres soient vides, car le vieux n’en boit
Qu’en mangeant, jamais entre les repas, le vétérinaire a des airs de maître d’école,
Gentil, poli, pédagogue, il prend le temps pour expliquer.
Il est surpris que toutes ces vaches n’aient pas de taureau, alors on se demande
Si l’on n’a pas envie d’avoir un taureau dans son étable ? Il y a l’insémination,
Mais peut-on choisir le mâle donneur ?